Allaitement et nourriture

La nourriture c’est la vie ! Quand on est enceinte, on essaie en général de manger un peu plus, et un peu plus équilibré. Parce qu’être un parent qui fait des choses agaçantes pour le bien de son enfant ça commence tôt. On a tendance à éviter le sushi, la charcuterie (pour celles qui ne sont pas immunisées contre la toxo), certains fromages (lait cru), ou des boissons comme le café, le thé, ou l’alcool. Quid de l’allaitement ensuite ?

Ensuite on a bébé, et on recommence à manger « normalement » (comprendre : n’importe quoi). Si on décide d’allaiter son enfant, on peut se demander si on devrait continuer à faire attention à ce que l’on consomme comme pendant la grossesse. Cette question est assez logique, quoique maso, vu que l’on est encore en train de donner à manger à son enfant en direct.

La réponse est : oui on devrait manger consciencieusement et de tout. Votre enfant vous remerciera (on peut toujours rêver non ?) car il aura pu goûter à tout au travers de vous. Il est prouvé que les enfants nourris au sein sont moins difficiles avec la nourriture plus tard (on a dit moins difficiles, ça veut pas dire qu’ils seront quand même pas pénibles).

Ayant allaité mes trois enfants pendant assez longtemps à chaque fois, voici quelques trucs et conseils que j’ai pu amasser pendant ce doux, et extrêmement fatiguant, moment de complicité.

 

La nourriture qu’on va vouloir éviter ou moins manger

Il y a certains aliments, ou boissons, qu’on devrait éviter, ou dont la consommation devrait être réduite. Pourquoi ? Parce qu’ils peuvent irriter et déranger la digestion de votre bébé, ou modifier son comportement (tout en sachant que plus il va grandir plus il va révéler son agaçante petite personnalité bien trempée), ou pire encore diminuer la quantité de votre lait !

Ces produits sont principalement :

• les boissons qui contiennent de la caféine ou de la théine telles que le café, certains sodas, les boissons énergisantes, le thé. La caféine peut causer des troubles digestifs à votre bébé, ou le rendre plus agité que d’habitude. Il est recommandé de s’en tenir à 3 tasses par jour maximum.

• l’alcool : malgré ce que l’on peut penser l’alcool passe dans le lait maternel.

• des produits contenant des phytostérols (qui aident à réduire le cholestéroll) : certaines margarines notamment.

• des produits faits avec du soja : car les phyto-oestrogènes passent dans le lait. 1 produit maximum par jour est recommandé.

• les produits laitiers : il arrive que des bébés soient plus sensibles aux produits laitiers, une forme éventuelle par exemple d’intolérance dès le plus jeune âge. Des mamans allaitantes ont pu constater qu’en arrêtant de consommer les produits laitiers leurs bébés souffraient moins de maux d’estomac.

• certaines plantes comme le persil : en effet, cette plante, consommée en grande quantité, est connue pour son effet anti-galactogène (ça coupe le lait). Il en est de même avec la menthe ou la sauge.

La nourriture qui va donner un goût prononcé au lait

Des aliments peuvent « parfumer » votre lait, parfum qui peut parfois rebuter votre bébé. Il s’agit :

• du chou-fleur,
• du brocoli,
• du chou,
• des asperges,
• des plats épicés.

Cela étant, comme pour tout, cela va dépendre du bébé. Parfois sans faire attention on va manger des choses dont on n’a pas l’habitude. Lorsque le comportement d’un bébé allaité change, il peut être intéressant de se rappeler des repas précédents, en remontant parfois à quelques jours en arrière, pour voir s’il n’y avait pas un plat qui sortait de l’ordinaire. En fonction de cette réflexion on adaptera son alimentation (ou alors on choisira de montrer à bébé qui est le patron).

Comment augmenter sa quantité de lait

la quantité journalière de liquide consommé :

1,5 litres d’eau par jour est conseillé de manière générale. Pour mon premier, je buvais beaucoup trop d’eau. Boire énormément d’eau ne va pas vous transformer en une vache magique qui fait couler du lait par tous ses orifices, mais ça peut faire du mal sur la durée (le travail intensif de la vessie (surtout après une grossesse en plus…) ou des reins). Tant qu’on a soif il faut boire, et il faut boire même si on a pas soif. Juste se rappeler de boire avant ou pendant la tétée peut être suffisant : pour boire assez on peut prendre un grand verre d’eau avant chaque tétée, ou donner le sein en gardant une bouteille à côté pour boire en même temps que bébé.

votre état de fatigue/épuisement :

Je ne peux pas dire grand chose pour aider vraiment. On sait (ou alors vous verrez) que c’est épuisant. Si ce n’est pas de suite, ça sera dans quelques semaines. Ca arrive quoiqu’il en soit. Il n’y a pas grand chose à faire si ce n’est d’essayer de faire la sieste de temps en temps, ou plus simplement de se reposer et d’accepter que la maison reste crade, ou qu’on aura pas le temps de prendre sa douche de toute la journée, ou de cuisiner un bon repas manger un morceau de pain de mie. On se contentera juste d’avoir quelqu’un qui pensera à vous donner à manger une pizza par exemple de temps en temps.

votre degré de stress ou d’angoisse :

Pareil que pour la fatigue. Je suis passée par là, j’y reviens même souvent. On devient tous anxieux ou stressé pendant les premiers mois. Il est important de se faire raison, et de penser à autre chose. Essayez de regarder une émission ou une série qui vous faire rire ou vous donne un peu de plaisir quand vous allaitez, écoutez votre musique préférée ou un podcast, lisez un bon livre ou un blog drôle (comme le mien). Débrancher votre cerveau.

la nourriture que vous mangez :

Comme je l’ai précédemment mentionné, des aliments, tels que le persil par exemple, peuvent réduire votre production de lait.

De l’autre côté, heureusement, nous trouvons des légumes ou plantes qui peuvent vous aider à augmenter votre quantité de lait : le basilic ou le fenouil entre autres. Le fenouil est un légume qui peut être cuisiné de toutes sortes de façon : en soupe (en plus on fait d’une pierre deux coups car on prend du liquide), au four, à la poêle, bouilli…

La bière en revanche, et contrairement à l’idée reçue, n’a pas d’effet notable sur la production de lait. On peut, néanmoins, essayer la levure de bière. On peut également tester les fruits secs – comme les noisettes, amandes,- les céréales complètes ou le lait d’amande.

Les boissons qui peuvent aider à augmenter sa quantité de lait

Il existe de nombreuses infusions galactogènes. Toutefois, il faut que je vous avertisse : la grande majorité d’entre elles a un gout d’herbe bouillie, et peut être (très) difficile à avaler (et je pèse mes mots. Je ne suis pas difficile, je n’ai aucun souci à avaler par exemple la boisson pour le test de glucose).

J’ai trouvé une infusion qui n’est ni écœurante ni purement immonde, et qui a eu un effet constaté sur ma production de lait : il s’agit de l’infusion Digestion légère de chez Jardin Bio. C’est un mélange de badiane, anis vert et fenouil. Ce qui est encore mieux c’est que j’ai appris, plus tard, que le fenouil et l’anis étoilé étaient réputés pour leurs effets bénéfiques contre les coliques infantiles et les troubles digestifs. En ce qui me concerne, je ne sais pas si mes enfants avaient des coliques, ou si, comme je buvais cette infusion très régulièrement, leurs maux étaient soulagés par l’infusion. J’ai cru que mon aîné faisait des coliques. Mais avec le recul, et avec les informations que j’ai désormais en main, je ne le crois plus : je pense que le « problème » était que j’apprenais à être une maman, et qu’il était mon cobaye. Un mignon petit cobaye, pas toujours d’accord.

D’autres boissons ou compléments à essayer :

– Des infusions avec de l’anis, du cumin,
– Galactogil,
– les tisanes d’allaitement Weleda.

Ci-dessous une recette donnée par une gentille sorcière ma super sage-femme. Vous pouvez demander à un pharmacien de vous préparer le mélange :

– 25 grammes de cônes de houblon,
– 25 grammes de semence de cumin,
– 25 grammes de feuille d’ortie blanche,
– 25 grammes de semence de fenouil,
– 50 grammes de galega.

On dirait vraiment une potion sortie d’un vieux grimoire. Mettre un quart du paquet dans un litre d’eau bouillante, laisser infuser (hors du feu) pendant 5 minutes maximum, filtrer et consommer dans la journée (sans vomir, c’est ça le challenge). A faire sur 4 jours.

Pour résumer, tout peut être consommé avec modération. N’en faites pas trop. Ne vous prenez pas la tête. Ne soyez pas agacée. Prenez du plaisir quand même !